Koukou est un nom qui a un sens mythique dans l'histoire et dans l' imaginaire Kabyle: celui de la capitale d'un des plus fameux royaume berbère où régna la dynastie des Bel Cadi entre le 15 ème et le 17ème siècle.

Sa topographie, à la manière d'un nid d' aigle et sa situation géographique, dominant la vallée du Sebaou, dans la région de Ain El Hammam, lui confèra une position stratégique, qui poussa les Bel Cadi à s'y implanter, sous la protection d'une autre tribu, les Beni Yeni.

Si Ahmed Bel Cadi, joua un rôle important lors des invasions turcs et espagnols, au 16ème siècle, résistant et s' alliant tour à tour avec les deux belligérants. Toutefois, après des années de règne autoritaire, le royaume connut le déclin, supplanté par d'autres tribus de la région. La tradition historique souligne, sur ce point , le rôle joué dans cette révolte, par un marabout, Sidi Mançour, qui prit la défense des autres tribus opprimés par les Bel Cadi.

Aujourd'hui, le village de Koukou reste un lieu touristique très visité et un lieu de pèlerinage, qui abrite le tombeau d'un autre marabout protecteur, Sidi Ali Outaleb, ainsi que sa zaouia ( école coranique).

La Kabylie est une région d'Algérie qui conserve un caractère sauvage et mystérieux, par sa nature et son histoire, à travers ses chaînes de montagnes qui bordent la mer Méditerranée.

Ici, la nature suit son rythme ancestral et abrite de nombreuses espèces rares de végétaux et d'animaux ( chêne vert, cèdre, aigle royal, faucon). Des sites comme les parcs de Tikjda et de Gouraya, sont classés biosphères de l'Unesco.

Face à la beauté mais aussi la fragilité de ce patrimoine, certains villages tentent de sensibiliser les gens à sa préservation, en développant une attitude écologique, mise à mal par une urbanisation sauvage, par une absence de politique d'aménagement du territoire qui intègre les problématiques environnementales , comme la gestion des déchets et l'entretien des villes, et par un manque évident de civisme de certaines personnes.

Cette nature, porte aussi en elle, l'ombre et les vestiges de l'Histoire, qu'on remonte au fil de nos promenades, des ruines romaines de Tigzirt et de Toujda, des nombreux tombeaux de saints musulmans, nichés sur des crêtes escarpées, qui racontent l'histoire et l'organisation de la société kabyle au moyen âge, des ruines de fermes coloniales, à Azzefoun par exemple aux tours de gué de l'armée française, près des ponts bordant l'oued Sebaou, vestiges de la guerre d'indépendance.

Cette kabylie est pleine d'échos, pleine de symboles et de poésie pour le voyageur curieux, qui traverse le brouillard de ses montagnes.