C'est un paysage de Provence qui s'ouvre devant moi...le chant d'une terre méditerranéenne, avec ces oliviers à perte de vue, des arbres centenaires, qui portent l'essence d'une région, son identité et sa mémoire, symbolisées par la production artisanale d'huile. Ici, chaque famille, au moment de la récolte, rejoint ses champs d'oliviers et participe, plusieurs jours durant, à la cueillette du précieux fruit. L'huile, ainsi produite dans des huileries collectives ou industrielles, servira à sa consommation, pour l'année à venir. Très peu filtrée, elle sera utilisée pour cuisiner ou pour soigner divers maux, comme les rhumes ou la constipation. Nous sommes en Algérie mais cela pourrait se passer dans tout le bassin méditerranéen.
Une vieille maison de pierre est figée sous le soleil d'été, enveloppée dans le chant monocorde et assourdissant des cigales, qui s'intensifie avec la chaleur. Cette maison a vu naître nombre d'enfants et abrité tant de bêtes, à une époque pas si lointaine où l'homme vivait avec son bétail, sous le même toit. Les vieilles pierres sont toujours là et des poutres défraîchies soutiennent tant bien que mal, la charpente vieillissante, qui s'érode avec le temps, comme notre mémoire. Les anciens se remémorent cette époque où tous les champs alentours étaient travaillés: des hectares de vignes, de figuiers et de maraîchers qui s'étendaient à perte de vue, cultivés par toutes les familles qui y vivaient. Ils se souviennent de l'arrivée des colons qui achetèrent à prix dérisoire et sous la contrainte, les meilleurs terres. Ils évoquent la guerre d'indépendance et les déplacements de population, pendant lesquelles les habitants de ce lieu, furent contraints de rejoindre, à quelques kilomètres de là, le centre du village, pour être mieux surveillés. Depuis, malgré l'indépendance, personne n'est revenu habiter ici et le temps s'est figé. La vie s'est reconstruite ailleurs, laissant la nature, comme seule propriétaire des lieux. Aujourd'hui demeurent les oliviers centenaires, gardiens d'un écosystème et héritiers d'un mode de vie ancestral. Peut-être qu'un jour, lorsque les mirages de la modernité auront usé l'homme et épuisé ses réserves naturelles, il reviendra y habiter et y vivre en harmonie avec cette terre qui l'a vu naître. Et si cette maison n'existe plus, il en reconstruira une nouvelle avec l'aide de cette Nature qui l'entoure.
jeudi 14 août 2014
samedi 9 août 2014
Le col de Chrea est une porte d'entrée sur la chaine du Djurjura, à partir de la ville de Bouzeguen,située à une soixantaine de kilomètre à l'est de Tizi Ouzou et qui permet de rejoindre les villages de Ait Zikki, Akbou, Ie col de Tirourda, Illoula ainsi que la vallée de Messouia. Le col s'élève à 1500 mètres et de nombreux sentiers permettent d'accéder à son sommet. On y croise des troupeaux de vaches et de moutons qui viennent s'abreuver aux nombreuses sources, qui s'écoulent de la montagne. On peut y apercevoir aussi des aigles royaux qui se laissent porter par le vent et côtoient les sommets. En continuant la route on arrive à Ait Zikki, un village niché entre 2 rochers, à flanc de montagne, surplombant la célèbre grotte du Lion, creusée naturellement dans la roche. Ici, les hivers sont rudes et les villages se trouvent souvent isolés du reste du monde. Lors de la tempête de neige de 2012, la neige atteint plus de 5 mètres de hauteur et les habitants ont dû être ravitaillés par hélicoptère.
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